La découverte arrive dans le dernier Rapport sur la situation de l’alimentation et de l’agriculture (SOFA) par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), diffusé lundi à Rome.
« Le rapport délivre un message clair : la dégradation des terres n’est pas seulement un problème environnemental : elle a un impact sur la productivité agricole, les moyens de subsistance ruraux et la sécurité alimentaire« , a déclaré l’agence des Nations Unies.
L’activité humaine entraîne la dégradation
La terre est au cœur des systèmes agroalimentaires, soutenant plus de 95 pour cent de la production alimentaire en plus de fournir des services écosystémiques essentiels qui soutiennent la vie sur la planète.
La dégradation des terres résulte généralement d’une combinaison de facteurs, a expliqué la FAO, notamment des facteurs naturels tels que l’érosion et la salinisation des sols.
Cependant, les activités humaines telles que la déforestation, le surpâturage et les pratiques d’irrigation non durables comptent désormais parmi les principaux contributeurs.
Mesurer l’impact
Pour mesurer la dégradation, le rapport a comparé les valeurs actuelles de trois indicateurs clés – le carbone organique du sol, l’érosion du sol et l’eau du sol – avec les conditions qui existeraient sans activité humaine dans des conditions natives ou naturelles.
Les données ont été traitées via un modèle d’apprentissage automatique qui intègre les facteurs de changement environnementaux et socio-économiques pour estimer l’état de base des terres en l’absence d’activité humaine.
Le rapport estime qu’environ 1,7 milliard de personnes dans le monde vivent dans des zones où les rendements agricoles sont inférieurs de 10 pour cent en raison de la dégradation des terres provoquée par l’homme. Parmi eux, 47 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard de croissance.
« En chiffres absolus, les pays asiatiques sont les plus touchés – à la fois en raison de leur dette de dégradation accumulée et de leur forte densité de population.», a déclaré la FAO.
Des millions de personnes pourraient en bénéficier
Le rapport présente des opportunités concrètes pour des pratiques intégrées d’utilisation et de gestion durables des terres, ainsi que des politiques adaptées.
En inversant seulement 10 pour cent de la dégradation induite par l’homme sur les terres cultivées existantes grâce à la rotation des cultures ou à d’autres pratiques de gestion durable des terres, on pourrait produire suffisamment pour nourrir 154 millions de personnes supplémentaires par an.
« Pour saisir ces opportunités, nous devons agir de manière décisive. La gestion durable des terres nécessite des environnements favorables qui soutiennent l’investissement, l’innovation et la gestion à long terme », a écrit le Directeur général de la FAO, Dongyu Qu, dans l’avant-propos du rapport.

