Selon le rapport de la commission d’enquête sur l’Ukraine, les actions de l’armée russe constituent deux crimes contre l’humanité : premièrement, « meurtres et transferts forcés de population » et deuxièmement, « déportations et transferts de civils » depuis les zones occupées par les forces russes, dont certains ont été torturés.
Systématique et coordonné
Les attaques – qui ont frappé un large éventail de cibles civiles dans une zone s’étendant sur plus de 300 kilomètres le long de la rive droite du fleuve Dnipro, dans les oblasts de Dnipropetrovsk, Kherson et Mykolaïv – sont des actions systématiquement coordonnées visant à chasser les Ukrainiens de leurs foyers, affirment les auteurs du rapport.
Des bâtiments ont été endommagés par des attaques de drones et de missiles dans la ville de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine.
Ils ont ciblé des individus, des maisons et des bâtiments, des points de distribution humanitaire et des infrastructures énergétiques essentielles au service des civils.
Ils ont également ciblé les premiers intervenants, notamment les ambulances et les pompiers, qui bénéficient d’une protection spéciale en vertu du droit international humanitaire.
De nombreuses attaques ont frappé les mêmes véhicules et infrastructures à plusieurs reprises, y mettant délibérément le feu, semant la terreur parmi la population civile et violant leurs droits humains fondamentaux.
Le rapport de l’ONU Conseil des droits de l’hommeL’équipe d’enquête désignée – créée en mars 2022 – contient des témoignages d’habitants qui ont essuyé des critiques, qualifiant leurs conditions de vie d’insupportables.
« Douleurs et souffrances mentales sévères »
« Nous sommes touchés tous les jours, les drones volent à toute heure – matin, soir, jour ou nuit, en permanence», a déclaré un homme interrogé pour le rapport.
Le rapport des enquêteurs indique que les autorités russes ont coordonné des actions pour expulser ou transférer des groupes de personnes des zones sous occupation. Certains ont été transférés vers des zones sous contrôle du gouvernement ukrainien ; d’autres ont été envoyés en Géorgie voisine.
La détention, la torture et la confiscation de documents et de biens sont également évoquées – des actes qui ont «a infligé de graves douleurs et souffrances mentales et constitue un traitement inhumain constitutif d’un crime de guerre et d’une violation des droits de l’homme», indique le rapport.
Une épaisse fumée noire remplit le ciel au-dessus des immeubles résidentiels de Kiev après qu’une frappe de drone a incendié un immeuble de neuf étages dans le quartier.
Lundi, la commission d’enquête a présenté le rapport à la Troisième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui traite des questions sociales, humanitaires et culturelles.
Les conclusions s’appuient sur quelque 500 vidéos de crimes examinées, accessibles au public – dont 247 ont fait l’objet d’une vérification technique – et sur 226 entretiens avec des citoyens ukrainiens.
La Commission a également examiné les allégations russes selon lesquelles les forces armées ukrainiennes auraient attaqué des drones contre des cibles civiles dans les zones occupées par la Russie. Elle n’a pu tirer aucune conclusion en raison du manque d’accès au territoire, des inquiétudes liées à la sécurité des témoins et de l’absence de réponse des autorités russes.

