« De la récolte de courgettes, j’ai obtenu 50 kg. J’en ai vendu la moitié pour payer la scolarité de mes enfants et j’ai utilisé l’autre moitié pour améliorer notre alimentation à la maison. »

À Mizilo, dans le sud-est de Madagascar, Rasoaniaviana Clarette est devenue une leader transformatrice. Autrefois femme au foyer, elle dirige désormais une ferme-école dirigée par des femmes qui lutte contre la malnutrition infantile grâce à une agriculture résiliente au climat. Elle et 24 femmes ont adopté des techniques modernes pour cultiver des cultures nutritives comme le moringa et la citrouille, augmentant ainsi les rendements, diversifiant les régimes alimentaires et renforçant la sécurité alimentaire. Son leadership inspire espoir et résilience dans une région longtemps en proie à la faim et à une mauvaise alimentation.

« Avant, rien ne poussait ici parce qu’il n’y avait pas d’eau, mais nous avons creusé un puits, installé l’irrigation, et maintenant la terre est à nouveau fertile. »

Dans la région de Batken, au Kirghizistan, Mederbek Mirzayev relance la culture de la vigne sur des terres agricoles abandonnées de l’ère soviétique. En 2025, il a mobilisé les villageois pour planter du raisin et des abricots. Malgré le scepticisme initial, la coopérative cultive désormais deux hectares et envisage de s’agrandir. Leur succès incite d’autres à récupérer les terres inutilisées, renforçant ainsi l’agriculture biologique et la résilience des communautés dans une région autrefois considérée comme inexploitable.

« Le chameau est l’un des plus beaux animaux que nous ayons. À l’ère des voyages nomades, ils étaient utilisés pour transporter de lourdes charges et enduraient une soif et des épreuves que les autres animaux ne pouvaient pas supporter. »

Dans le village aride de Boutidouma, en Mauritanie, le lait de chamelle, connu sous le nom de laban, est une bouée de sauvetage nutritionnelle. Fatima Mohammed Zayed Al-Muslimin, mère de cinq enfants et fondatrice de la coopérative Tidouma, a révolutionné la production laitière locale. Depuis 2019, la formation a permis une transformation du lait qui prolonge la durée de conservation de un à 21 jours, réduisant ainsi le gaspillage et améliorant l’accès au marché. La coopérative autonomise les femmes rurales, diversifie les régimes alimentaires et renforce la sécurité alimentaire. Elle rêve désormais de devenir une usine laitière à grande échelle.

« Je n’avais aucune expérience en agriculture, juste un rêve. Maintenant, le dimanche, pendant que la plupart des gens se détendent, je règle les niveaux de pH et recalibre les capteurs ! »

Sur l’archipel insulaire des Caraïbes de Saint-Kitts-et-Nevis, Richard Paris remodèle l’agriculture locale avec « Paris’ Leafy Greens », une entreprise de laitue hydroponique fournissant des produits frais. Ancien architecte et directeur d’hôtel, Paris a construit la première serre hydroponique à grande échelle des îles en 2019. Sa laitue croustillante et durable a rapidement gagné en popularité. Après la formation, il a augmenté les rendements de 40 pour cent grâce à des capteurs intelligents. Désormais en expansion avec une deuxième serre, Paris vise à réduire les importations et à construire un héritage agricole durable.

« Les chefs peuvent être des catalyseurs de changement. En célébrant la saisonnalité, en respectant les producteurs et en concevant pour zéro déchet, ils peuvent contribuer à construire des systèmes agroalimentaires résilients et inciter les convives à faire de même ».

La chef étoilée Cristina Bowerman, basée à Rome, en Italie, est une figure de proue de la gastronomie durable. Elle allie innovation culinaire et plaidoyer pour lutter contre les pertes et le gaspillage alimentaires. À travers des initiatives telles que « Adoptez un agriculteur » et le Manifeste du chef, elle promeut un approvisionnement responsable et une cuisine zéro déchet. Elle encadre également les futurs chefs et défend l’alimentation en tant qu’outil d’action climatique, de nutrition et de dignité dans les systèmes agroalimentaires mondiaux.