Cela fait maintenant 842 jours depuis le conflit entre les troupes du gouvernement militaire et leurs anciens alliés devenus des rivaux dans les forces de soutien rapide paramilitaires ont éclaté au Soudan, transformant le pays en la plus grande crise humanitaire du monde.
Les combats lourds se poursuivent dans l’État du Darfour du Nord, avec de multiples victimes civiles signalées ces derniers jours – notamment lors des affrontements de la capitale de l’État, El Fasher, les 1 et 2 août – après des violences antérieures entre des groupes armés près du camp d’Abu Shouk pour les personnes déplacées, qui accueillent actuellement 25 000 résidents.
Menace de famine
Un an après la confirmation de la famine dans le camp de Zamzam à la périphérie d’El Fasher, la ville reste assiégée, sans aucune livraison d’aide alimentaire entrant par la route, laissant les résidents de la capitale régionale face à la famine.
Les prix des aliments tels que le sorgho et le blé sont plus de quatre fois plus élevés qu’ailleurs dans le pays, tandis que de nombreuses familles ne sont pas en mesure de se permettre même les articles les plus élémentaires.
« L’assistance limitée en espèces se poursuit, mais elle est loin d’être suffisante pour répondre aux besoins croissants », a déclaré le porte-parole de l’ONU Farhan Haq, lors du briefing quotidien à New York.
La menace du choléra continue
Pendant ce temps, le choléra continue de se propager dans le Darfour, avec près de 1 200 cas signalés – environ 300 enfants – dans la localité de Tawila depuis fin juin.
Dans le sud du Darfour, les autorités sanitaires ont signalé plus de 1 100 cas suspects et 64 décès depuis fin mai, car les «pénuries de fournitures médicales, d’eau potable et d’assainissement entravent gravement la réponse humanitaire», a déclaré M. Haq.
Le Fonds des Nations Unies pour enfants (UNICEF) prévient que la vie de plus de 640 000 moins de cinq ans présente un risque accru de violence, de maladie et de faim dans la région.
Crise composée
Dans l’État du Nil bleu, les inondations d’Ed Damazine ont déplacé plus de 100 personnes et détruit au moins 200 tentes au camp d’Al-Karama le 1er août, aggravant davantage les défis auxquels sont confrontés les personnes qui ont fui leur maison en raison de conflits.
Pendant ce temps, dans l’État de Khartoum, la présence de mines terrestres mortelles à plusieurs endroits ajoute une nouvelle couche dangereuse aux menaces déjà confrontées quotidiennement par des civils.
Comme Directeur des opérations d’OCHAEdem Wosornu, visite le Soudan cette semaine pour évaluer la situation humanitaire, l’agence a appelé à un accès humanitaire soutenu et élargi ainsi qu’un plus grand soutien international aux plus vulnérables.