Les communautés de Dilling et Kadugli, dans le sud, sont prises au piège dans des « conditions de siège ». selon l’agence pour l’enfance UNICEF. En outre, des attaques soutenues ont été signalées ces derniers jours dans le Kordofan occidental.
Pendant ce temps, la situation à El Fasher et dans ses environs – que le chef des secours de l’ONU, Tom Fletcher, a qualifié de «scène de crime potentielle » après sa capture par des combattants de la milice, lors de sa visite le mois dernier – reste désastreux. Les civils qui tentent de s’échapper continuent de faire face à de graves risques le long des itinéraires dangereux.
« Nous ne saurions trop insister sur le fait que les civils souhaitant fuir doivent pouvoir passer en toute sécurité et pouvoir accéder à l’aide humanitaire.», a déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors du point de presse quotidien.
Les hôpitaux ne sont pas épargnés
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) averti que les attaques contre les soins de santé au Soudan se poursuivent. La majeure partie de l’hôpital Al-Nuhud, dans le Kordofan occidental, a été envahie, privant les communautés de soins médicaux essentiels.
L’agence des Nations Unies a vérifié 198 attaques contre des soins de santé depuis le début du conflit en avril 2023, tuant plus de 1 700 agents de santé et patients et en blessant plus de 400.
Les enfants sont les plus touchés
À Tawila, au Darfour Nord, où de nombreux déplacés ont cherché refuge, l’arrivée de personnes ayant fui El Fasher continue de mettre les services à rude épreuve.
Les sites sont surpeuplés et la malnutrition et les maladies sont en augmentation. UNICEF a enregistré près de 950 enfants séparés ou non accompagnés à Tawila et dans d’autres parties de la région.
Selon l’ONU, ses partenaires et les autorités sanitaires de l’État, le niveau de malnutrition infantile dans l’État du Nil Blanc est « alarmant ». Plus de 30 pour cent des enfants souffrent d’insuffisance pondérale et un sur trois souffre d’un retard de croissance à El Jabalain, tandis que l’accès limité à l’eau potable, la faible couverture vaccinale et les mauvaises pratiques alimentaires alimentent un taux de malnutrition aiguë de 13 pour cent à Tendelti.
La réponse reste sous-financée
« Malgré tout cela, nous continuons à faire tout notre possible pour fournir de l’aide», a souligné M. Dujarric.
Au cours du mois dernier, l’UNICEF et ses partenaires ont fourni de l’eau à des dizaines de milliers de personnes, en livrant 132 000 litres par jour.
Ils ont également traité la malnutrition aiguë et apporté un soutien psychosocial à plus de 3 000 jeunes.
Cependant, à quelques semaines seulement de la fin de l’année, le plan de réponse humanitaire pour le Soudan n’est financé qu’à 35 pour cent.
« Nous exhortons les donateurs à intensifier leurs efforts et à rester déterminés à soutenir les millions de personnes qui en ont si cruellement besoin à travers le Soudan », a souligné M. Dujarric.
