Simon Stiell, chef du climat à l’ONU donner le ton le lundi:
« Il existe une profonde conscience des enjeux et de la nécessité de montrer que la coopération climatique tient bon dans un monde fracturé. »
Son avertissement était direct : « Il n’y a pas de temps à perdre avec les retards et les obstructions. »
Au cours des deux prochains jours, les ministres exposeront leurs positions dans ce qui est souvent la phase la plus chargée du sommet. M. Stiell a exhorté les délégations à aborder les questions les plus difficiles maintenant – et non dans une ruée de dernière minute.
« Il n’y a pas de temps à perdre avec des retards tactiques ou des obstructions », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Le temps de la diplomatie performative est désormais révolu. »
Simon Stiell, secrétaire exécutif de l’ONU Changement climatique, prend la parole lors de la séance plénière d’ouverture du segment de haut niveau.
Le président de l’Assemblée générale des Nations Unies fait écho à cette urgencerappelant aux négociateurs que malgré les « vents contraires » et les nombreux « flux et reflux » des négociations sur le climat, ils « n’ont pas le luxe de se complaire lorsque les gens comptent sur eux ».
Annalena Baerbock a émis une note d’optimisme, soulignant la dynamique imparable des énergies renouvelables et de l’innovation : « L’argent existe mais doit être réorienté. »
Elle a souligné un chiffre sombre : les pays en développement ont payé l’année dernière 1 400 milliards de dollars au titre du service de la dette extérieure – des fonds qui pourraient transformer l’action climatique s’ils étaient canalisés vers l’énergie propre et la résilience.
S’adressant aux journalistes, Mme Baerbock a rappelé que dimanche, elle avait fait un trajet en bateau de 30 minutes de Belém à visiter l’île de Combu.
Là-bas, à la lisière de la forêt amazonienne, elle a rencontré des communautés autochtones locales « qui montrent comment le développement durable, la croissance économique et la protection de la forêt peuvent aller de pair ».
Ceci, a-t-elle dit, « souligne une fois de plus que l’action climatique n’est pas une « bonne chose à avoir »‘. Ce n’est pas un organisme de bienfaisance. L’action climatique est dans l’intérêt de tous nos intérêts économiques et sécuritaires.
Le 30e édition du sommet annuel des Nations Unies sur le climat s’est ouvert lundi 10 novembre dernier et devrait se terminer vendredi prochain.
Des paroles aux actes : le Brésil appelle à une nouvelle ère
Le vice-président brésilien Geraldo Alckmin a déclaré que la COP30 devait marquer un tournant. « Le monde doit arrêter de débattre des objectifs et commencer à les réaliser », a-t-il déclaré, ajoutant que cela signifie passer de la négociation à la mise en œuvre.
M. Alckmin a mis en avant l’Engagement de Belém, une initiative visant à quadrupler l’utilisation de carburants durables d’ici 2035, déjà soutenue par 25 pays. Il a appelé à la créativité dans des domaines tels que la bioéconomie et la décarbonisation, réaffirmant l’engagement du Brésil en faveur de « l’énergie propre, de l’innovation et de l’inclusion ».
Les responsables brésiliens ont confirmé que deux séries de décisions majeures sont désormais sur la table : l’une liée aux cadres et aux sujets mandatés par les COP précédentes, et l’autre couvrant des questions supplémentaires en cours de négociation, telles qu’un plan d’action sur l’égalité des sexes.
Une ébauche du premier paquet est attendue en milieu de semaine, mais le président de la COP30, André Corrêa do Lago, a prévenu que le calendrier serait serré, avec des sessions nocturnes probables.
Au-delà des salles officielles : le Sommet des peuples rend son verdict
Pendant que les ministres débattaient à l’intérieur, les rues de Belém vibraient d’énergie. Le Sommet des peuples, qui s’est tenu du 12 au 16 novembre, a attiré plus de 25 000 participants – le plus grand jamais organisé – et a culminé avec une marche pour la justice climatique rassemblant 70 000 personnes, la plus grande manifestation de ce type.
Dimanche, la société civile a remis un ensemble de propositions à M. do Lago, ainsi qu’à Ana Toni, PDG de la COP30, et à des ministres clés, dont Marina Silva et Sônia Guajajara.
Maureen Santos, du comité politique du Sommet, nous a dit :
« Je pense que cette COP sert d’exemple de démocratie non seulement pour les Nations Unies, mais aussi pour le monde. Et c’est ce qu’est le multilatéralisme : lorsque les parties s’engagent véritablement au-delà des États et que l’on voit une plus grande visibilité pour ceux qui subissent les impacts de la crise, qui proposent également des alternatives pour y faire face. »
Les mouvements sociaux font pression sur le financement climatique, mettent en garde contre d’éventuelles « dettes écologiques » et exigent une vision plus large d’une transition juste – une vision qui inclut l’emploi, la souveraineté alimentaire et les droits territoriaux, et pas seulement les énergies renouvelables.
Le président de la COP30, l’ambassadeur André Corrêa do Lago, prononce un discours lors de la clôture du Sommet des peuples.
La solidarité en action : 300 000 repas servis
Le Sommet des Peuples n’était pas seulement une question de discours. C’était une question de solidarité. Des groupes comme le Mouvement des Travailleurs sans Terre (MTST) ont organisé une vaste « cuisine de solidarité », en s’appuyant sur l’expérience de la réponse aux inondations de l’année dernière dans le Rio Grande do Sul.
Plus de 300 000 repas gratuits ont été servis, comprenant des produits de base amazoniens comme le jambu, l’açaí et le pirarucu.
Rudi Rafael, qui a aidé à diriger l’opération, a décrit l’ampleur :
« Nous disposions de 21 pots de 500 litres chacun, avec une ligne de production préparant des boîtes repas en seulement 26 secondes. »
Pour beaucoup, la cuisine symbolisait l’espoir, en particulier pour ceux qui défendaient les terres, les traditions et les cultures autochtones. Cela rappelle que la justice climatique est autant une question de dignité et de communauté que de politique.
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