« Nos collègues humanitaires nous disent que leurs partenaires poursuivent leurs efforts d’intensification, malgré les frappes aériennes israéliennes signalées à travers la bande de Gaza », a-t-il déclaré, notant que certaines frappes ont touché des zones proches de ce qu’on appelle la « Ligne jaune » – une zone tampon marquée par l’armée israélienne à l’intérieur de Gaza dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu.

« Nous soulignons une fois de plus que toutes les parties doivent s’abstenir de toute activité mettant en danger les civils, y compris les travailleurs humanitaires..»

Malgré l’insécurité, les opérations de l’ONU ont réussi à acheminer d’importants volumes de secours vers l’enclave. Selon le mécanisme de livraison dit 2720 de l’ONU autorisé par le Conseil de sécuritéplus de 24 000 tonnes d’aide – notamment de la nourriture, des médicaments, des suppléments nutritionnels et du matériel pour la construction d’abris – ont été collectées aux points de passage de Gaza depuis le début de la trêve il y a plusieurs semaines.

Les pillages diminuent

Il est encourageant de constater que les pillages et les interceptions d’aide ont fortement diminué. Entre le 10 et le 28 octobre, seuls 5 pour cent des approvisionnements ont été interceptés, contre environ 80 pour cent dans les mois précédant le cessez-le-feu..

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a également livré plus de 840 palettes de fournitures médicales vitales, notamment de l’insuline, des kits chirurgicaux et des médicaments essentiels, et soutient les services de nutrition pour soigner quelque 2 500 enfants.

Mais M. Dujarric a prévenu que Le système de santé de Gaza reste « soumis à une immense pression »le ministère local de la Santé rapportant que plus de 1 700 agents de santé ont été tués depuis le début de la guerre.

En matière d’éducation, les agences s’efforcent de rétablir « des conditions minimales d’enseignement et d’apprentissage » pour plus de 630 000 enfants en âge scolaire qui ont manqué plus de deux ans de cours.

Plus de 90 salles de classe ont été réhabilitées, même si les restrictions israéliennes sur le matériel pédagogique continuent d’entraver les efforts.

« Nous continuons d’appeler à ce que tous les points de passage soient ouverts et davantage d’agences et d’organisations des Nations Unies autorisées à apporter des fournitures humanitaires à Gaza », a déclaré M. Dujarric.

Fenêtre fragile pour reprendre la production alimentaire

Malgré la destruction catastrophique des terres agricoles de Gaza, le cessez-le-feu actuel a créé une fenêtre fragile mais vitale pour relancer la production alimentaire, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’agence satellitaire UNOSAT ont déclaré jeudi.

Une nouvelle analyse satellite montre près de 87 pour cent des terres cultivées, 80 pour cent des serres et près de 87 pour cent des puits d’irrigation ont été endommagés depuis le début du conflit. Mais la pause dans les combats a ouvert l’accès à 37 pour cent des terres agricoles touchées – dont quelque 600 hectares restent intacts – permettant aux agriculteurs de commencer à réhabiliter leurs terres.

«Le cessez-le-feu a ouvert une fenêtre d’opportunité», a déclaré Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de la FAO. « Un soutien urgent est nécessaire pour restaurer les terres et les infrastructures agricoles, permettre aux agriculteurs de reprendre la production de produits alimentaires frais et de reconstruire la pêche et l’élevage afin que les familles puissent à nouveau se nourrir. »

La FAO a souligné que la reconstruction des systèmes alimentaires dès maintenant pourrait contribuer à stabiliser les moyens de subsistance et à prévenir une famine plus grave à Gaza.

Cependant, son appel de 75 millions de dollars pour soutenir la reconstruction n’est financé qu’à hauteur de 10 pour cent, ce qui souligne la nécessité d’un soutien international rapide pour saisir ce bref moment d’espoir au milieu d’une dévastation généralisée.