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République centrafricaine : les combattants des « 3R » dans le nord-ouest déposent les armes

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Certains portaient des armes de guerre ; d’autres, des munitions – les éléments mêmes dont dépendait leur éligibilité au processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) dans lequel ils s’apprêtaient à s’engager.

Des vœux de bonheur ont retenti de la part de la petite foule d’habitants rassemblés à Sanguere-Lim, sous-préfecture de Koui, pour saluer le départ des combattants alors qu’ils marchaient du point de rassemblement 3R vers le site de désarmement de fortune à proximité, mis en place par l’unité nationale qui supervise et met en œuvre le processus.

De la musique a également été diffusée – dans le cadre de la campagne de sensibilisation du gouvernement – ​​alors qu’une chanson diffusée par des haut-parleurs appelait les Centrafricains à déposer les armes « pour aller à l’école, cultiver les champs ou pour tout moyen de subsistance, déposez les armes, pour la paix ».

Opérations en cours

L’initiative de désarmement et de démobilisation à Sanguere-Lim marque la dernière d’une série d’opérations en cours lancées en juillet.

Ils faisaient suite à un accord de paix historique entre le gouvernement, les 3R et un autre groupe armé. Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) – signé à N’Djamena, au Tchad, en avril – marquant leur retour au processus de paix en RCA.

La mission de maintien de la paix de l’ONU dans le pays, MINUSCAsoutient les opérations de DDR, conformément à son mandat. Le gouvernement a lancé le programme national en décembre 2018 et MINUSCA Depuis lors, elle fournit d’importants services financiers, logistiques, techniques et de sécurité.

La force de maintien de la paix des Nations Unies en République centrafricaine soutient le désarmement et la démobilisation des membres des groupes armés.

Dans l’attente d’une nouvelle vie

Abel Delatid, 25 ans, qui a rejoint les 3R en 2017, faisait partie des combattants désarmés. « J’ai entendu parler de l’accord de paix à N’Djamena grâce aux actions de sensibilisation menées par la MINUSCA et les autorités locales. J’ai hâte de suivre une formation professionnelle pour commencer une nouvelle vie car j’ai perdu ma jambe lors des combats », a-t-il déclaré après avoir rendu son arme.

Quelques arrêts obligatoires attendaient les combattants, dont la remise d’armes ou de munitions, une fouille corporelle, l’enregistrement et la réception d’un certificat de désarmement.

Ils bénéficient également d’un examen médical, d’un choix de formation professionnelle, d’une allocation spéciale et d’un kit de démarrage pour les aider dans leur nouvelle route.

Ambition de rejoindre l’armée

De son côté, Aroun Isa Oumar a exprimé le désir de laisser derrière lui les dures années passées dans la brousse.

Il espérait recevoir une formation afin de rejoindre l’armée nationale – un souhait récurrent chez de nombreux combattants – peut-être en raison du manque d’informations sur les programmes disponibles de soutien à la réintégration.

À maintes reprises, le responsable de la campagne de sensibilisation, Jean Christophe Namyona, a conseillé aux anciens combattants qui s’arrêtaient à son bureau d’opter pour une formation professionnelle ou une activité génératrice de revenus de leur choix – comme le commerce, l’élevage ou la menuiserie – s’ils ne sont pas éligibles au service militaire.

Les opérations de désarmement et de démobilisation sont guidées par une stratégie nationale de DDR de 2016, qui définit des critères d’éligibilité spécifiques.

Par exemple, les ex-combattants souhaitant rejoindre l’armée doivent avoir entre 18 et 25 ans.

L’éligibilité dépend en outre de la possession d’une arme fonctionnelle ou réparable, ou de la restitution de 200 cartouches, huit grenades ou 10 roquettes.

Parmi les combattants précédemment désarmés dans la région se trouvait Mbekaka Ursula Aicha, une mère de deux enfants de 29 ans et la seule ex-combattante à avoir rejoint le processus de DDR dans cette région.

« La paix est possible »

Elle avait rejoint le mouvement 3R trois ans plus tôt, motivée par un sentiment de protestation contre ce qu’elle décrit comme la marginalisation de sa communauté.

« J’ai accepté de désarmer suite à l’appel du Président à rentrer dans le pays et à œuvrer pour la paix, ainsi qu’en conformité avec les ordres de la direction des 3R. Maintenant que nous avons déposé les armes, la paix est possible », a-t-elle déclaré.

Le sous-préfet de Koui, Larry Nordine Mahalba, a souligné l’importance du désarmement et de la démobilisation et a salué le soutien de la MINUSCA.

« Pendant cinq ans, les 3R ont occupé cette région. La MINUSCA nous a soutenu à plusieurs niveaux, apportant du secours à une population traumatisée.

Wilfried Relwende Sawadogo, chargé de coordination de la Mission des Nations Unies, a noté que « de manière cruciale, les opérations de désarmement et de démobilisation contribuent à pacifier les communautés, faisant ainsi progresser la tâche clé du mandat de la MINUSCA consistant à protéger les civils ».

Pour Adama Yaouba, habitant de Sanguere-Lim, la vie a pris un tournant grâce au désarmement dans la localité. « Aujourd’hui, les groupes armés ont déposé les armes et tout a changé. Avant, nous ne dormions jamais paisiblement ; nous vivions dans la peur constante, toujours à bout. Mais maintenant, je peux dormir sereinement, sans souci. »

Le coordinateur politique des 3R, Yaya Amadou, lui-même désarmé lors des précédentes opérations, a encouragé les autres à emboîter le pas.

« Le temps de la guerre est révolu et il est désormais temps de faire la paix », a-t-il déclaré.

Un jeune membre d’un groupe armé en République centrafricaine s’apprête à rendre son arme.

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