En réponse, plus de 30 ministres et hauts représentants gouvernementaux réunis mercredi à Genève se sont engagés à mettre en œuvre des politiques plus fortes et à accroître le financement pour garantir l’abordabilité et la durabilité du logement dans la région.
La réunion a été convoquée par la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU), dont les 56 États membres couvrent le continent ainsi que l’Amérique du Nord et l’Asie centrale.
Des familles plongées dans la pauvreté
La secrétaire exécutive Tatiana Molcean a souligné la situation critique du logement lors d’un point de presse aux journalistes.
« De nombreuses familles consacrent un quart, voire la moitié de leur revenu disponible, simplement pour garder un toit au-dessus de leur tête.. Les parents célibataires, les familles avec enfants et les jeunes sont donc particulièrement touchés », a-t-elle déclaré.
En outre, un rapport de la CEE-ONU de 2024 a révélé que dans la plupart des pays, les coûts du logement poussent plus d’un tiers des familles à faible revenu dans la pauvreté.
La région est également confrontée à « un défi urgent en matière de durabilité », car le logement représente environ 30 pour cent de la consommation d’énergie et des émissions de dioxyde de carbone.
La plupart du parc de logements « est vieillissant et inefficace sur le plan énergétique » et la rénovation des maisons plus anciennes peut être difficile car « les municipalités et les fournisseurs de logements sont souvent confrontés à des coûts initiaux élevés et à un accès limité au financement ».
Actions et investissements
Lors de la réunion, les ministres ont réaffirmé que le logement est un droit humain et ont adopté des engagements concrets pour accroître l’accessibilité.
« Sans accès général à un logement abordable et de haute qualité adapté aux besoins, de nombreux problèmes sociaux et économiques peuvent surgir, affectant différents domaines de la politique publique tels que l’éducation, la santé, les transports et l’environnement », a déclaré Martin Tschirren, chef de l’Office fédéral du logement de Suisse, qui a présidé la réunion.
Les engagements convenus par les ministres soulignent le «besoin urgent de stratégies intégrées, inclusives et tournées vers l’avenir qui répondent à l’urgence du logement ».
Tout en reconnaissant le caractère dynamique, diversifié et dépendant du contexte des défis liés au logement – et ses liens importants avec la croissance économique, l’emploi et d’autres secteurs – les ministres ont averti que la vision du logement comme générateur de richesse et moteur de profit a conduit à une spéculation accrue et à un investissement public et privé insuffisant.
À cet égard, ils ont appelé à des mesures telles que davantage d’investissements publics et l’expansion des modèles de logement publics, coopératifs, sociaux et communautaires, en plus du financement du secteur privé par le biais d’obligations vertes, de prêts liés à la durabilité, de fiducies foncières communautaires ou d’instruments de financement mixte.
Ajuster les impôts, réduire la spéculation
Les ministres se sont engagés à ajuster la fiscalité sur la valeur foncière pour rendre les politiques plus équitables. Ils ont également appelé à limiter les locations touristiques à court terme afin de réduire la spéculation.
D’autres mesures décrites incluent l’augmentation du parc de logements disponibles grâce à des stratégies qui donnent la priorité à la rénovation et à la promotion de nouvelles constructions résilientes au climat et économes en énergie.
La réunion s’est tenue dans le cadre de la 86ème session du Comité du développement urbain, du logement et de la gestion des terres de la CEE-ONU, qui se termine vendredi.
