Des constats préoccupants chez les jeunes
En 2020, une enquête belge d’Amnesty International montrait déjà que près d’un·e jeune sur trois considère normal d’insister pour obtenir un rapport sexuel, et qu’un·e sur quatre estime que l’indécision vaut accord. Beaucoup continuent également d’associer l’absence de « non » à un consentement implicite.
Ces stéréotypes nourrissent la banalisation du non-consentement, particulièrement dans l’enseignement supérieur.
L’enquête BEHAVES, publiée en 2024 en Fédération Wallonie-Bruxelles indiquait que près d’une personne sur trois dans le milieu académique a déjà été victime de violences sexistes ou sexuelles. Les comportements les plus rapportés sont les attouchements non sollicités, les invitations répétées à sortir malgré un refus, ou encore des baisers et caresses imposé·e·s. 1,3 % des répondant·e·s déclarent avoir été victimes de viol et 1,3 % de tentative de viol. Les étudiant·e·s sont significativement plus exposé·e·s que les membres du personnel ou les doctorant·es.
Une autre étude de 2020, menée à l’Université de Gand auprès de 1 035 étudiant·e·s de première année indiquait déjà des tendances similaires :16,1 % des hommes et 28,5 % des femmes avaient subi une forme de comportement sexuellement transgressif (attouchement non consentis, exhibitionnisme, tentatives de pénétration…) au cours des 12 derniers mois.
Une campagne pour déconstruire les mythes et les stéréotypes
La campagne « Le consentement ? Tellement sexy ! » vise à déconstruire ces idées reçues et à outiller les jeunes pour bâtir des relations fondées sur l’écoute, l’égalité et le respect. Elle vulgarise également les principes essentiels du droit pénal sexuel belge, réformé en 2022, qui place désormais le consentement au cœur de la loi. Celui-ci doit être libre, éclairé et volontaire, peut être retiré à tout moment – avant ou pendant l’acte sexuel –, et ne peut jamais être déduit d’une absence de résistance.
Michel Pasteel, directeur de l’Institut, souligne : « Il est essentiel de sensibiliser régulièrement les jeunes à l’importance du consentement, particulièrement dans des contextes sensibles comme l’entrée dans le supérieur. En effet, par pour beaucoup de jeunes, les années d’études sont une période de grande liberté et d’expérimentation. C’est justement là qu’il est important de mettre l’accent sur les principes d’une relation respectueuse. »
Une présence sur les campus et en ligne
Dès le 15 septembre, la campagne sera visible sur les campus et dans les lieux fréquentés par les étudiant·e·s à Anvers, Gand, Hasselt, Louvain, Bruxelles, Liège, Louvain-la-Neuve, Mons et Namur. Des affichages dans l’espace public seront déployés, et des distributions de flyers et de stickers sont également prévues.
De nombreux acteurs de la société civile et du monde académique ont été sollicités pour relayer ces messages auprès des étudiant·e·s (fédérations d’étudiants, services sociaux et points de signalement des établissements, etc.). La campagne sera également largement diffusée en ligne, sur les réseaux sociaux les plus utilisés par les jeunes (Meta, Snapchat, YouTube), mais aussi sur des plateformes rencontres et autres sites pour adultes, où le rappel des règles du consentement est particulièrement nécessaire.
Les visuels de la campagne sont téléchargeables sur la page dédiée « Le consentement ? Tellement sexy ! ».
En parler, c’est déjà agir
Vous vous interrogez sur le consentement ? Retrouvez toutes les informations et ressources utiles sur notre page Comprendre le consentement et Consentement et violences sexuelles.
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Porte-parole
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